Le culte de la performance pesant toujours plus lourd, la société n’a jamais autant été en proie au stress quotidien. Vous ne comptez plus, d’ailleurs, le nombre de fois où vous avez entendu parler de burn-out professionnel ces dernières années. Celui qui désigne cet épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes. Mais qu’en est il du burn-out parental, sujet bien plus tabou ? Celui qui, à long terme, est susceptible de vous éloigner inconsciemment de vos enfants ? Et si vous en souffriez… sans même l’avoir identifié ?
Des symptômes similaires
Si la frontière entre ces deux types de burn-out est si fine, c’est sans nul doute car leurs symptômes respectifs sont très semblables. Le burn-out professionnel et le burn-out parental peuvent être intimement liés et ne sont d’ailleurs pas incompatibles, l’un pouvant très vite empiéter sur l’autre. Et vice versa.
Le premier signal d’alerte d’un burn-out professionnel est souvent caractérisé par un épuisement permanent que même le repos ne répare pas. En effet, chez les personnes touchées, le fait d’être vidé au réveil est récurrent. À cette immense fatigue s’ajoutent souvent des maux de dos et de ventre, des insomnies, une irritabilité, des troubles de l’humeur, une anxiété persistante, une perte de l’estime de soi… tant de symptômes s’apparentant au burn-out en général.
Mais si bon nombre de ses symptômes sont identiques à ceux de l’épuisement professionnel, le burn-out parental a bel et bien des conséquences qui lui sont propres.
Le burn-out parental : des conséquences bien spécifiques
Si cette souffrance porte un nom, ce n’est pas pour rien. Apparu dans les années 1980, ce terme fut peu abordé jusqu’à la fin des années 2000. Pourtant, cet état existe depuis toujours, et touche en moyenne deux tiers de femmes et un tiers d’hommes.
Vous sentez peu à peu une perte d’implication dans l’éducation de vos enfants ? Vous n’avez plus aucun contrôle sur cette distanciation affective qui semble peu à peu s’établir ? Si la réponse vous venant immédiatement en tête est oui, n’ignorez pas ces signaux.
Pour vous aider à l’identifier, voici un bon indicateur : là où un parent victime du burn-out professionnel serait tenté de fuir son lieu de travail le plus souvent possible, la mère en proie au burn-out maternel aura plutôt tendance à s’y réfugier. Afin de fuir, même inconsciemment, les moments familiaux au sein desquels elle perd pied. Elle pourra vite s’enfermer dans un cercle vicieux qui lui donnera la terrible sensation d’échouer dans son rôle de mère.
Des raisons de craquer aussi multiples que légitimes
Si les conséquences de ces deux burnouts diffèrent, il en va de même pour leurs origines. Aussi multiples soient-elles, les causes du burn-out parental ont toutes leur légitimité. On parle souvent du grand bonheur que procure le fait de devenir parent, mais beaucoup moins du stress dont cette grande responsabilité découle.
Ce dernier commence dès l’annonce de la grossesse : de la peur d’une éventuelle fausse couche, des complications à l’accouchement à l’appréhension de la bonne santé de l’enfant qui va naitre. Arrive ensuite l’angoisse inhérente au début de la parentalité : la mort inattendue du nourrisson, la peur constante que votre enfant en bas âge se blesse… Puis, plus tard, l’inquiétude dans le cas où votre enfant éprouve des difficultés scolaires ou relationnelles, ou encore une adolescence difficile.
Un seul évènement est rarement le déclencheur. Il s’agit souvent d’un tout : les sollicitations fréquentes de la part de vos enfants, des problèmes conséquents à gérer s’ajoutant à la charge mentale quotidienne… Il peut exister en réalité de multiples points de départ à votre détresse psychologique, tous plus insidieux les uns que les autres.
D’éventuels problèmes financiers comme une situation économique instable sont à ne pas négliger, ceux-ci augmentant indubitablement le stress et la pression des parents. Les familles monoparentales ont aussi plus de raisons d’être touchées. La pression inconsciente et inhérente à la volonté d’être le meilleur parent possible et le fait de se comparer aux autres jouent aussi énormément.
Une fois le tabou levé, voici quelques clés
N’oubliez pas que le burn-out parental n’est en aucun cas une honte, ni un signe de faiblesse. Il est avant tout une réaction humaine et est susceptible de toucher n’importe quel parent à tout moment de sa vie. Avant d’arriver à saturation, il est important que vous réagissiez assez vite. Si vous vous reconnaissez en lisant ces lignes, en parler autour de vous vous fera le plus grand bien. Voici quelques autres clés :
- tentez de déculpabiliser ;
- prenez du temps pour vous ;
- n’ignorez pas votre fatigue ;
- valorisez votre couple ;
- consultez un médecin ou un psychologue si nécessaire.
N’hésitez pas non plus à consulter le site Burnoutparental.com afin de vous faire aider. Et pour en savoir plus, suivez notre atelier en ligne !